Délinquance – Ce qu’ils en disent – Laurent Bonelli
« La France a peur tous les soirs : délinquance des mineurs, récidivistes, criminels sexuels, zones de non-droit, violences urbaines, émeutes … »
« Le glissement de la délinquance à l’insécurité élargit le spectre des faits sociaux considérés et autorise l’investissement politique. Ce ne sont plus désormais seulement des crimes ou des délits qui vont être pris en compte, mais également et surtout le sentiment d’insécurité. »
« Si l’ouvrier indiscipliné ou le pauvre ont longtemps été des figures type des perturbateurs de l’ordre social, c’est aujourd’hui cette fraction de la jeunesse sans affectation sociale, souvent représentée sous les traits du « jeune d’origine étrangère », sans emploi, en échec scolaire et/ou délinquant qui focalise l’attention. »
« Ces mécanismes conjugués ont porté cette thématique et donné un écho social considérable, avec une conséquence insuffisamment analysée : le renforcement des outils de répression dans leur dimension législative ou politique censés juguler les effets les plus visibles de la désorganisation et de la démoralisation des milieux populaires. »
« Les efforts des uns pour assurer l’ordre sont détruits par l’organisation du désordre des existences voulue par d’autres. Qu’on le veuille ou non, sécurité et sécurité existentielle sont indissociables. »
Aujourd’hui, on peut se poser la question : les politiques de répression ont-elles amélioré ou fait empirer la situation ?