Y a-t-il un point commun entre Léonarda, Dieudonné et la prostate présidentielle ?
Aucun a priori, et pourtant ces 3 sujets ont fait récemment l’objet d’un emballement médiatico-politique absolument hors de proportion, proche du délire collectif.
Une jeune collègienne, un humoriste médiocre et haineux, et une opération bénigne d’un éventuel futur candidat aux primaires socialistes se sont retrouvés soudain et très provisoirement propulsés à la une de tous les médias, ont fait l’objet de débats, d’interventions de consultants experts, de sondages express : « Leonarda doit-elle revenir en France ? », « Faut-il interdire Dieudonné ? », « François Hollande aurait-il dû parler de sa prostate ? ».
La politique spectacle
Face aux caméras de toutes les télévisions françaises, Leonarda répond en direct au Président de la République et refuse sa main tendue, le Ministre de l’ Intérieur, soutenu par l’ensemble du gouvernement et par le Président de la République lui-même, réussit à obtenir en 2 heures une décision du Conseil d’Etat, nous offrant un feuilleton quotidien sur toutes les télés et toutes les radios, face à un triste clown ravi de toutes ces polémiques et de cette publicité inespérée.
Il serait temps maintenant que ce gouvernement prenne un peu de hauteur et que chacun reste à sa place et dans son rôle ! Ce cirque doit prendre fin !
La concurrence et la surenchère entre médias, l’ivresse du direct, du scoop, la recherche frénétique du titre-choc, une classe politique cherchant à tout prix à occuper le terrain médiatique et à surfer sur cette vague pour servir des ambitions personnelles, notre soif inextinguible de nouveaux scandales : tous ces ingrédients mélangés forment un cocktail explosif et chaque nouvel épisode de cette hystérie collective semble suivre le même schéma inéluctable.
La politique spectacle nuit gravement à la démocratie et nous sommes tous complices.
Ariane Gauvain
Paris