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L’addiction au shopping

Je viens d’apprendre qu’une nouvelle prétendue maladie vient d’être « découverte » : l’addiction au shopping.

Et qui dit maladie, dit bien sûr traitement et donc médicament.

Loin de moi l’idée de dénigrer les progrès de la science, mais quand je lis les fantasmes de certains neurobiologistes qui pensent pouvoir percer les secrets de l’âme humaine dans quelques replis du cerveau, je me sens envahi d’une incommensurable perplexité.

Certes, j’aimerais pouvoir me convaincre que mon addiction au jeu, mes « mauvaises pensées », ma paresse, mon agressivité, mes colères, mes tristesses, ma lâcheté  mes renoncements, ne sont dus qu’à un dysfonctionnement de certains de mes neurones. Certes, je serais tellement heureux qu’on me confirme que je n’ai aucune responsabilité dans tout cela puisque « c’est la faute à mon cerveau », la faute à des connexions qui ne se font pas ou à des réactions chimiques qui dérapent.

Il ne fait aucun doute par ailleurs que chacune de ces merveilleuses découvertes sera très rapidement suivie par la mise sur le marché de nouvelles molécules miraculeuses censées résoudre à notre place chacun de nos problèmes, gommer ou rectifier chacune de nos émotions.

Mais un être humain n’est pas, et il ne sera jamais, un simple agrégat de cellules, aussi perfectionné que puisse être cet agrégat. Cette vision strictement matérialiste et terriblement réductrice de l’homme n’a jamais amené la moindre amélioration réelle de sa condition.

Pire, elle ouvre la porte à tous les conditionnements et à toutes sortes de dépendances.

Un être humain qui se prend pour son cerveau, c’est un peu comme le conducteur d’une voiture qui se prend pour sa voiture, ou plus précisément pour le tableau de bord de sa voiture.

On peut toujours modifier le tableau de bord, cela ne changera pas le conducteur et celui-ci reste bien le seul responsable de sa conduite.

Philippe, 4 novembre 2010

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