Fermer

L’instrument d’une laïcité de combat.

L’ Instrument d’une laïcité de combat


Benjamin Saintignon

Le but de cette loi n’était pas la « séparation », ou la liberté de conscience, elle n’est qu’une étape dans la lutte menée par les anticléricaux permettant de gagner des moyens de contrôle contre l’ennemi principal : l’Église catholique, et de mettre le pouvoir de celle-ci définitivement en dehors du royaume de César. Ce fut une étape clef de la « croisade laïque » du Grand Orient. Cet acharnement anticlérical a changé de cible et il se poursuit  encore aujourd’hui, en s’attaquant à toute forme de recherche philosophique, spirituelle ou ayant trait à des thérapies alternatives. Tout mouvement non agréé par l’État se trouve catalogué comme « secte » et tout ce qui aurait une vague connotation religieuse représente une « menace à la laïcité ».

En vérité la Loi de 1905 est un joug pour l’Église, une cellule sans barreaux  dictant à tout ministre du culte comment se comporter et le menaçant de peines de prison et amendes dès qu’il traverse la ligne du royaume des cieux  pour poser la pointe du pied dans le royaume de César (Cf. Loi de 1905 Titre V art 34). Un journaliste de l’Express a parlé récemment de cette Loi comme d’un « gentlemen’s agreement entre l’État et l’Eglise ».

Il est difficile de savoir s’il s’agit d’un « gentlemen’s agreement » ou d’une capitulation conditionnelle, mais en tout cas ce divorce à l’amiable du temps où la France était à 90% catholique a entraîné un système inadapté aux défis d’aujourd’hui. C’était un pacte catho-laïque ayant à faire à une réalité différente.

Dans le débat français actuel la seule chose importante c’est de s’accrocher aux principes idéologiques. La recherche de solutions efficaces aux véritables problèmes de société n’intéresse personne ! Voilà comment la Loi de 1905 est devenu la vache sacrée du temple de la laïcité.

Contrairement aux pays protestants, la France peine à accepter le pluralisme religieux. Ce fait saute aux yeux quand on compare sa politique répressive et interventionniste déguisée sous couvert de laïcité avec celle de l’Angleterre ou des pays du Nord. Les nouveaux mouvements religieux constituent une réalité que l’on ne peut pas traiter de cette façon dans une grande démocratie et les représentants Français ont beaucoup de mal à l’étranger pour expliquer les dérives injustifiables de l’État sur cette question.

Laissez une réponse