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1905 – 2005.

1905 – 2005 ou un siècle de divorce à l’amiable


Benjamin Saintignon

La situation actuelle est très différente de ce que c’était en 1905. Aujourd’hui, les Musulmans représentent la 2e  religion de France. L’ancien Ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy voulait avoir plus de contrôle sur le financement de Mosquées, pour éviter que les fonds provenant des milieux intégristes, qui pourraient être utilisées via les associations 1901 à d’autres fins que le culte. Dans la loi de 1905 il n’est pas question des musulmans, comme nous l’avons déjà dit au début de ce document, la religion musulmane concernait seulement les  indigènes de l’Afrique du Nord qui dépendaient l’administration coloniale.

D’après une étude Sofres de 2007  la France compte aujourd’hui : 59% de Catholiques, 3%  de Musulmans, 2% de Protestants, 1%  de Bouddhistes, 1% de juifs, 3% autres et 29%  sans religion. De 60 à 49% des Protestants, juifs et Catholiques ne croient pas en Dieu, et seulement 5% seraient pratiquants. 94%  des Musulmans sont croyants et 10% déclarent une pratique régulière du culte.

Les nouveaux mouvements ou minorités de confession telles que : Évangélistes, Témoins de Jéhovah, Mormons, Raëliens, Evangélistes, Scientologues, etc. harcelés pendant les trente dernières années, représenteraient seulement 0.62% de la population. Ces chiffres parlent d’eux-mêmes, ils montrent que la pratique religieuse a diminué considérablement depuis le début du 20e  siècle et aussi qu’elle subsiste principalement comme un rite social ponctuel lors des mariages, enterrements, baptêmes ou autres cérémonies.

Il y a une augmentation de la pratique religieuse liée à l’immigration ; principalement chez les Musulmans et les évangélistes des communautés arabes et africaines, mais la grande majorité des Français sont agnostiques et fiers de leur laïcité. Ce qui serait  très bien s’il n’y avait pas cette intolérance servant de relais à l’intégrisme républicain et infiltrant toutes les sphères de société en marginalisant la religion comme une hérésie à la Sainte Laïcité Républicaine.

En France aujourd’hui, toute manifestation religieuse ou spirituelle doit être cachée, comme s’il s’agissait d’une obscénité. Au 19e siècle, le sexe était comme d’habitude l’un des sports favoris des français, mais c’était comme l’argent quelque chose dont on ne parlait pas. De nos jours, toute mention de la religion est devenue inconvenante dans les mœurs républicaines, ce qui est pour le moins excessif.

La Loi du foulard qui interdit tous signes religieux visibles ostentatoires dans les écoles est un autre exemple de « beaucoup de bruit pour rien », quelques filles musulmanes portant un foulard sur la tête et vous avez les « Talibans de la République » en pleine paranoïa à cause de cette menace contre la « laïcité ». Le résultat de cette intervention de l’État est : encore plus de discrimination pour les minorités ethniques et les femmes.

La chose importante n’est pas ce qu’elles portent sur leurs têtes mais ce qu’ils ont dans leurs têtes. Pourquoi les gens devraient-ils proclamer leurs idées politiques et cacher leurs croyances religieuses ?

La Constitution dit que personne ne devrait souffrir de discrimination à cause de ses idées politiques, sa race, son sexe ou sa religion. « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale », « elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origines, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances ». Le Conseil d’État, dans son Rapport public pour 2004 souligne que la laïcité doit « à tout le moins se décliner en trois principes : ceux de neutralité de l’État, de liberté religieuse et de respect du pluralisme ». Le Conseil constitutionnel, pour sa part, dans sa décision du 19 novembre 2004, soumet l’idée de laïcité à l’effectivité de la loi commune, « interdisant à quiconque de se prévaloir de ses croyances religieuses pour s’affranchir des règles communes régissant les relations entre collectivités publiques et particuliers ». Le fait d’être blanc, noir, arabe ou n’importe quoi d’autre est plutôt flagrant. Le maquillage ou le fait de porter une jupe est aussi un signe flagrant du sexe et de l’identité de la personne, comme le sont le choix d’avoir ou de ne pas avoir une croyance. C’est une question d’identité. Pourquoi l’État devrait-il interdire le fait d’assumer son identité ?

Concernant les croyances, l’État Français n’est pas neutre et sa Justice n’est pas impartiale. Ces dérives sont nées d’une énorme confusion : c’est la République qui doit rester « laïque » et neutre, pas les citoyens. Les citoyens, eux, doivent bénéficier du droit à la liberté de conscience, pouvoir croire ou ne pas croire, pratiquer ou ne pas pratiquer, et ce n’est pas à l’État laïque de donner des certificats de conformité ou de proscrire les pratiques ou les croyances.

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